Une chaussure de course pour chaque coureur : pourquoi l’individualisation est essentielle

16.11.2025

Introduction : la fin du mythe de “la meilleure chaussure de running”

Pendant des années, les marques et les médias ont cherché à désigner la meilleure chaussure de running. Plus légère, plus réactive, plus amortie… Pourtant, la science est formelle : il n’existe pas une seule chaussure idéale pour tout le monde.

Chaque coureur·euse possède sa propre posture de course, ses habitudes d’entraînement, ses objectifs et ses propres sensations.

Selon l’étude de Nigg et al. (2015), deux paradigmes résument aujourd’hui cette réalité :

  • Le “Preferred Movement Path”, c’est-à-dire la trajectoire de mouvement naturelle que le corps cherche à conserver.
  • Le “Comfort Filter”, selon lequel le confort ressenti est un indicateur clé d’adaptation entre la chaussure et la biomécanique du coureur.

En d’autres termes, la bonne chaussure n’est pas la plus récente ou la plus populaire, mais celle qui s’adapte à votre façon de courir.

Pourquoi individualiser le choix de la chaussure ?

Choisir une chaussure adaptée, c’est bien plus qu’une question de style ou de marque. C’est un processus qui doit tenir compte de plusieurs dimensions :

1. La posture de course

Chaque coureur possède une posture de course unique : angle de flexion du genou, attaque du pied, asymétries, fréquence de pas… Ces éléments influencent directement la manière dont la chaussure interagit avec le corps.

Grâce à des outils d’analyse de la foulée comme Ochy, il est aujourd’hui possible d’analyser ces paramètres en moins de 60 secondes à partir d’une simple vidéo. Les données obtenues permettent de recommander la chaussure la plus adaptée à la foulée réelle du coureur.

2. Le type d’entraînement

Le choix varie selon le terrain et la discipline :

  • Piste : besoin de réactivité et de légèreté.
  • Route : amorti équilibré et stabilité.

Un·e coureur·euse qui alterne entre plusieurs surfaces pourrait même avoir besoin de plusieurs modèles complémentaires.

3. La fréquence et l’intensité

Un·e coureur·euse qui s’entraîne 5 fois par semaine n’aura pas les mêmes besoins qu’un joggeur occasionnel. La durabilité de la semelle ou la gestion de la fatigue musculaire deviennent alors des critères essentiels.

Mais la charge d’entraînement compte tout autant : un coureur qui parcourt 70 km par semaine à allure soutenue n’impose pas les mêmes contraintes à son corps qu’un coureur à 25 km hebdomadaires à rythme modéré.

Plus l’intensité et le volume augmentent, plus le choix de la chaussure doit équilibrer performance, protection et récupération. Un amorti plus conséquent ou une structure plus stable peuvent prévenir la surcharge musculaire, tandis qu’un modèle plus réactif conviendra mieux aux séances rapides ou de compétition.

4. L’objectif de course

Performer ou courir pour le plaisir : Ces situations nécessites différentes approches.

Un·e athlète élite a développé, au fil des années, une structure musculaire et osseuse capable d’encaisser des charges mécaniques importantes, les impacts répétés, les vitesses élevées, les transitions rapides.

Chez un coureur amateur, ces mêmes contraintes appliquées sans préparation suffisante peuvent au contraire augmenter le risque de blessure (tendinite, périostite, surcharge articulaire…).

D’où l’importance d’adapter le choix de la chaussure non seulement aux objectifs, mais aussi au niveau d’entraînement et à la capacité d’absorption du corps.

Exemple concret : quand la science rencontre la pratique

Lors du Marathon de Berlin, Khaldon Evans, CEO et co-fondateur d’Ochy, a réalisé sa propre analyse de course avec l’application.

Les résultats ont mis en évidence une adduction excessive au niveau des deux jambes, c’est-à-dire une tendance du genou à s’écarter légèrement vers l’extérieur à chaque foulée, plutôt que de rester bien aligné avec la jambe. Ce type de mouvement, souvent imperceptible à l’œil nu, peut générer une instabilité latérale et augmenter la contrainte sur les genoux et les hanches au fil des kilomètres.

Grâce à la recommandation automatique générée par Ochy, Khaldon a pu découvrir un modèle dont la semelle offrait un meilleur contrôle latéral et une conception parfaitement adaptée à sa dynamique de course.

En ajustant ainsi son choix de chaussure à ses données réelles de course, il a amélioré sa stabilité, son confort et sa posture de course tout au long de la performance.

C’est un exemple concret de ce que permet aujourd’hui la biomécanique appliquée à la vente : passer d’un conseil subjectif à une recommandation objective.

Lien de l’analyse : https://app.ochy.io/analysis/4e0a9b05-5e97-4db4-b9f3-d047f78f2a2d

Conclusion : vers une nouvelle ère du conseil en magasin

L’époque du “one size fits all” est révolue. Les coureurs ne cherchent plus seulement à acheter des chaussures : ils veulent comprendre ce qui leur convient et pourquoi.

Pour les magasins, c’est une opportunité unique :

  • D’offrir une expérience différenciante, basée sur la science et la personnalisation.
  • De gagner la confiance et la fidélité des clients.

Avec Ochy, chaque coureur trouve la chaussure qui lui correspond vraiment.

Sources

Nigg, B. M., Baltich, J., Hoerzer, S., & Enders, H. (2015). Running Shoes and Running Injuries: Mythbusting and a Proposal for Two New Paradigms: “Preferred Movement Path” and “Comfort Filter.” British Journal of Sports Medicine, 49(20), 1290–1294.

https://doi.org/10.1136/bjsports-2015-095054